
" Bien placés, bien choisis
Quelques mots font une poésie.
Les mots, il suffit qu'on les aime
Pour écrire un poème."
Raymond Queneau - L'instant Fatal |

Le crapaud
En trois coups de
pinceau, |
Un crapaud s'est
fait beau. |
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Il s'est peint
sur la peau |
Un essaim de
drapeaux. |
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Un vent venu d'en
haut, |
Agita les
drapeaux. |
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Apeuré, le
crapaud |
Sauta dans le
ruisseau. |
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Il en sortit,
penaud, |
Sans drapeau sur
la peau. |

Les Champignons
Sur la plaine, à petits
bruits, |
Il a plu toute la nuit. |
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Et maintenant, goutte à
goutte, |
Le bois ruisselant
s'égoutte. |
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Et voilà qu'en bataillons, |
S'éveillent les champignons. |
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Mousserons et Chanterelles, |
Aux amusantes ombrelles. |
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Courrons le long des halliers |
Et remplissons nos paniers. |
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Ce soir, autour de la table, |
Goûtant leur chair
délectable |
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Nous croirons, " Oh quel
fumet !", |
Manger toute la foret. |

Le printemps
Le temps a laissé son
manteau de vent, de froidure et de pluie, et ses
aretus de broderie, de soleil luisant, clair et beau. Il n'y a ni bête ni
oiseau qu'en son jargon ne chante ou crie : |
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"Le temps a laissé son
manteau de vent, de froidure et de pluie." |
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Rivière, fontaine et ruisseau
portent en livre jolie goutte d'argent d'orfèvre. |
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Chacun s'habille de nouveau : le temps a
laisser son manteau." |
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